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Mathiou
10 juillet 2012

Les souvenirs d'Albert

Les souvenirs d’Albert liés à Mathiou concernent sa petite enfance.

Entrons avec lui à Mathiou au début du XX° siècle.

porte bleue

Albert est né à Hardy, le 28 août 1923, au lieu dit Le Chalet, au passage à niveau où vivaient ses parents Pierre-Camille et Marie Lavielle, ainsi que ses grands-parents Bertrand et Magdeleine-Céline Saint Geours. Céline y a exercé le rôle de garde-barrière durant 33 ans.

Les déménagements :

Ils sont nombreux et tous ont eu lieu un 11 novembre, jour de la Saint Martin, comme c’était la coutume, à la campagne, à cette époque.

11 novembre 1923 : Toute la famille Dosba quitte Le Chalet pour s’installer en tant que métayers à Mathiou et exploiter la ferme. Les propriétaires (la famille Labeyrie) libèrent les lieux car ils viennent de faire construire une maison neuve sur le même terrain (origine probable de la dénomination maison vieille pour celle d’à-côté).

11 novembre 1935 : Départ de Mathiou en raison d’un différend en cours d’année avec les propriétaires et installation à Franceus, autre ferme du quartier d’Hardy, à environ 800 mètres de là.

11 novembre 1954 : Retour à Mathiou sur demande insistante du gendre de Mr Labeyrie, maquignon à Saint Vincent de Tyrosse, Mr Maurice Laborde, qui s’occupe désormais de la propriété. Un changement historique se produit. Maurice Laborde vivant à Tyrosse, la maison que les Labeyrie occupaient se libère et accueille dorénavant la famille Dosba.

J’imagine que l’aménagement dans la maison des propriétaires a dû représenter un épisode déterminant dans la vie de mes grands-parents et de leurs enfants. Les revendications des métayers des Landes et leur révolte ont porté leurs fruits. Leur condition a évolué et se traduit très concrètement par l’occupation de l’habitat jusqu’alors réservé aux plus nantis.

Enfin, en 1987 : Mes parents, Robert Dosba et Marie-Thérèse Campistron achètent Mathiou à la fille de Maurice Laborde et d’Henriette Labeyrie, Madame Marcelle Thomas.

Les naissances :

Albert se souvient de la naissance, à Mathiou, de sa sœur Madeleine-Henriette, le 12 septembre 1925. Il a alors 2 ans. Comme de coutume , sa mère garde le lit pendant 8 jours. Il sent encore la bonne odeur de la poule au pot préparée par sa grand-mère Céline pour que Marie reprenne des forces. Le 18 avril 1930, Albert a 7 ans et voit arriver son frère Robert. Le petit dernier, un autre garçon portant un prénom de même consonance, Marcel-Hubert, naît le 27 juillet 1941 à Franceus.

Les souvenirs culinaires :

La cheminée a joué un rôle important dans cette maison ; très imposante, elle occupe une position centrale.

Les odeurs et les mets dont se souvient Albert sont étroitement liés à Céline. Cette femme courageuse se levait tôt pour allumer le feu, été comme hiver, et faire cuire la soupe dans le chaudron, au-dessus de la cheminée. Tous les jours, Albert parcourait 4 km à vélo pour aller à l’école. Il emportait son repas : jambon, confit, omelette et l’hiver, saucisse ou boudin avec un morceau de pain de seigle fait à la maison par Céline, une fois par semaine. Aller chercher l’eau dans le puits lui incombait également.

Vestiges de ce temps, l’évier en pierre et le puits.

puits

évier

Une pièce très particulière :

Le grand-père Bertrand était semble-t-il un homme de caractère. Albert raconte : «C’était une force de la nature,  marchant souvent pieds nus, son béret vissé sur la tête. S’il vous tapait avec, il vous assommait ». Bertrand occupait seul une chambre dont l’accès était strictement interdit aux autres membres de la famille. Dans cette chambre, il gardait une caisse à outils fermée par un cadenas, que même son fils Camille ne pouvait pas toucher. Les enfants, intrigués, devaient se contenter de l’observer, mains derrière le dos, sur le pas de la porte.

Je suis moi aussi intriguée par cette pièce et compte bien me renseigner à son sujet.

Les décès :

Bertrand est mort, à Mathiou le 22 juillet 1932 (Céline l’a rejoint le 11 décembre 1947 alors qu’elle habitait à Franceus).

Ma grand-mère Marie est morte  le 20 octobre 1976 et mon grand-père Camille, le 20 octobre 1980.

Trois générations de ma famille ont vécu  à Mathiou depuis 1923, avec une interruption de 1935 à 1954. Je vais maintenant m’attacher à chercher qui a occupé les lieux durant cet intervalle de 19 ans.

J’aimerais déménager à Mathiou un 11 novembre et faire ainsi que la quatrième et la cinquième génération rétablissent un lien symbolique avec les ancêtres si bien évoqués dans Les souvenirs d’Albert.

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